Michel Nedjar - Poupées Pourim

Il y a quelques années, j’avais été marqué par l’exposition de Michel Nedjar à la Halle Saint Pierre à Paris. Entre Art brut et récupération, Michel Nedjar crée des poupées fétiches faites de bout de chiffon, de petits morceaux et de teinture. La démarche de Michel Nedjar se réfère d’abord à l’histoire de sa famille, comme un passé enfoui et oublié. Lors de la Second Guerre mondiale une grande partie de sa famille est victime de l’oppression nazie. Ce n’est qu’en 1960 (après avoir été bouleversé par la vision de « Nuit et brouillard » d’Alain Resnais, qu’il prend conscience des évènements qui ont ravagé son parcours d’enfant. Sans doute, ces créations font référence à cette mémoire familiale. Mais les poupées de Michel Nedjar peuvent aussi se rapprocher du Golem comme du monde de la marionnette. Formes étranges, venues comme de nulle part, les poupées de Nedjar sont une sorte de double qui donne au spectateur tout à la fois un sentiment de solitude et l’impression de pouvoir jouer avec le monde.
Du 7 mars au 13 septembre 2009, Michel Nedjar présente au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris ses Poupées Pourim.

La fête de Pourim est associée à la joie et au rire. Elle s’accompagne de nombreux rituels de carnaval, entre autres, des déguisements, des pièces parodiques, des parades burlesques, des pantomimes et des marionnettes.
A partir de l’histoire d'Esther, Michel Nedjar privilégie la dimension de fragilité et de transgression. Ses poupées, confectionnées à partir d'objets brisés, de fragments d'étoffe, joints par de minces fils, disent l’instabilité de la condition juive, de l’exil. La tradition biblique est tout autant l'occasion de tisser une histoire où dominent le jeu, la cocasserie et la dérision.

Voir le site de Michel Nedjar :  http://nedjar.perso.cegetel.net/